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Le bonheur est dans la poutine
24 juin 2012

Santé, amour, paix, argent et... de la poutine!

Chantal - Intro

Stéphanie a commencé à manger de la poutine il y a environ 3 ans. Depuis ce temps, elle craque pour tous les petits « stands » à patates frites à la recherche de cette saveur à la fois grasse, mais combien réconfortante du fameux trio: patates, sauce, fromage.

Nous nous ne sommes pas rencontrées dans l’un de ces casse-croûtes…oh non! Nous étions dans un registre un peu plus sérieux. C’est grâce à une percée scientifique que nos chemins se sont croisés. Un nouveau vaccin pour contrer le cancer du col de l’utérus et les verrues génitales et me voilà face à une sexologue! Je recherchais une conférencière qui serait en mesure d’exposer aux professionnels de la santé la gravité des impacts psychologiques de ces « foutues » maladies.  Une des conclusions de cette histoire : Stéphanie a relevé le défi!

Je me souviens de nos premières conversations. Elle avait un rire franc, une écoute digne des plus grands psychologues et une candeur déconcertante. Peut-être est-ce mon aura d’ancienne avocate et de « secret professionnel » qui l’avaient mis en confiance. Bref, nous avions vite détecté que nous nous entendrions bien.

La deuxième conclusion  de cette histoire: « Ça fait 4 ans que nous sommes amies Steph! Ça passes-tu assez vite!!!»

Pendant le développement et au fil des présentations de sa conférence, Stéphanie m’a vendu l’idée que nous pourrions faire tandem pour une conférence sur l’un de nos nombreux champs d’intérêt.

Nos premières expériences de conférence en duo furent en lien avec les différents facteurs influençant une bonne santé. Ce fut très agréable, mais… nous voulions avoir une approche différente. Nous voulions davantage discuter des facteurs qui influencent notre bonheur au quotidien que de l’application du guide alimentaire canadien…

Au surcroît, nous avions en parallèle l’idée « fofolle » de faire un « Guide gastronomique des poutines du Québec »…alors au diable le bon usage de guide alimentaire canadien!

C’est donc sur la route 348 Est, en revenant de Rawdon,  que nous est venue l’idée de ce titre. Nous pourrions disserter à la fois de bonheur et… de poutines.

Vous êtes surpris? Peut-être même quelque peu choqué que nous introduisions la poutine en parlant de bonheur?

P1020118

Pour preuve, je vous partage la photo de Steph au casse-croûte de St-Gabriel de Brandon! Un sourire sans arrière-pensée. Pas l’idée de faire du ménage, pas d’obligation professionnelle à ressasser,  pas d’inquiétude sur ce que les autres pourraient bien penser sur son allure! Non, juste une Stéphanie heureuse de se mettre à table pour découvrir la saveur de sa petite poutine… et entre deux bouchées, refaire le monde ou plutôt…  voir comment nous pourrions nous changer nous-mêmes!

Everyone thinks of changing the world, but no one thinks of changing himself.

Leo Nikolaevich Tolstoy

 

 

 

Chantal – 10 sept. 2011

 

David Servan-Schreiber est mort et je suis émue. Dans son dernier livre: "On peut se dire au revoir plusieurs fois", il semble qu'il ait approfondi sa réflexion sur un aspect de sa vie qu'il croit avoir négligé : "respecter ses rythmes biologiques". Ce qui veut dire : ne pas se surmener et ne pas négliger le repos, le sommeil, le calme intérieur.
 
Ce message conjugué à mes questionnements concernant mon rythme professionnel me rentre dedans comme si je venais de me taper une poutine extra large. Une boule dans l'estomac et la nausée.

Dis-moi, toi qui as aussi eu de la difficulté à décrocher pendant tes vacances, comment pourrions-nous réussir à revendiquer, à instaurer un rapport d'équilibre entre "notre envie de répondre ou dépasser nos objectifs professionnels" et le "respect de nos rythmes biologiques"?

 

Stéphanie – 16 sept. 2011

 

Certains "puristes" répondront assurément que je suis la seule responsable de la façon dont je mène ma vie personnelle et professionnelle et que si je me plains de ne pas avoir décroché, c'est sans doute parce que quelque chose me motivait à rester "accrochée" à mon boulot. La liste des raisons qui nous incitent à maintenir le rythme est infiniment longue: peur de ce qui nous attend à notre retour, difficulté ou incapacité à déléguer, la satisfaction d'avoir tout fait nous-mêmes, le sentiment d'accomplissement si je réussis à passer au travers de ma "to do list", la reconnaissance de mon patron, la satisfaction que nous procure ce sentiment d'être indispensable à notre entreprise ou organisation, etc.

 

Pour ma part, je me suis promis de ne jamais devenir dépendante de mon boulot. C'est hors de mes principes. D'autant plus que je ne me qualifie aucunement de "carriériste". Toutefois, je suis professionnelle et surtout perfectionniste. J'aime que les choses soient faites à ma manière et dans les délais que JE prescris. Ainsi,  je suis satisfaite de mon travail et celui-ci s'accompagne d'un sentiment d'accomplissement ô combien valorisant!

 

Heureusement, je ne crois pas être la seule responsable de ce rythme que je m'impose. Or, le sentiment d'accomplissement et le dépassement de soi nous incitent souvent à faire abstraction de notre rythme biologique. La vie en général, son rythme, la technologie, les horaires serrés, nous invitent à tout régler en peu de temps. Prenons ton Blackberry par exemple. Tu es tellement près de ton boulot avec cet instrument. Plus d'excuses! Ne fais pas semblant de ne pas avoir lu le message de ton patron ou de ton collègue. Puis, de toute façon, tu auras réglé le tout en 2 claquements de doigts! Tellement plus simple qu'à l'époque de la poste ou du fax!  Et dire que je trouvais cela ridicule... Je suis maintenant moi-même propriétaire d'un instrument semblable qui me crée de plus en plus de soucis et dont je deviens de plus en plus dépendante. On se crée nous-mêmes nos besoins et nos angoisses. Et d'un autre côté, j'aurais l'air de quoi si je disais à mon nouveau patron que je n'ai pas de cellulaire et que je n'en veux pas??

 

Même si je travaillais à mon compte, c'est-à-dire pour moi-même, je chercherais à en faire toujours plus. Mon patron n'est pas à blâmer. Je crois que nous nous définissons en grande partie par le travail que nous exerçons et que nous y puisons une grande source de satisfaction, d'estime de nous-mêmes et d'accomplissement. Je chercherais à plaire, à m'accomplir et à me dépasser. C'est comme une sorte de compétition contre nous-mêmes... Qu'en penses-tu? Même si je connais mes capacités et que je tente de respecter mes rythmes biologiques, la peur d'être perçue comme une paresseuse ou pire, de manquer d'ambition me pousse à en faire toujours plus. Quel sentiment agréable que de regarder son agenda à la fin de la semaine et de dire, j'ai réussi à tout faire! Merde! Je n'ai que 2 jours pour refaire le plein, le ménage, les commissions, voir ma famille, mes amis... ah oui! J'aurais aimé faire quelque chose de spécial ce week-end... tu sais ce petit quelque chose qui me permettrait de me dire: je n'ai pas perdu mon temps. J'en ai vraiment profité de ce week-end!

;-)

 

Chantal – 24 sept. 2011

Marie-Pierre Charron (Matins Magiques) replace les choses dans le bon ordre, qu'en penses-tu?

 "Nos aspirations sont merveilleuses, et importantes, bien sûr. Mais on s’y habituera… on s’habitue à tout. On s’habituera même à notre plus grand rêve, quand on le vivra. Et c’est très bien ainsi, car la satisfaction éphémère que nous procure l’atteinte de ces buts n’a jamais eu rien à avoir avec le bonheur, de toute façon. Le seul bonheur digne de ce nom est celui qui vient de notre alignement intérieur, de l’amour qui nous habite. Nos projets sont censés être le crémage sur le gâteau… Rien de plus, rien de moins. Ce sont les moyens que l’on utilise pour exprimer et partager notre bien-être – non pas pour le créer. Or, nous tentons souvent de faire notre gâteau à l’envers, si je peux dire: le crémage au centre, et le gâteau à l’extérieur. On pense à notre objectif en premier, en se disant que l’on s’occupera d’être heureux ensuite. Ou plutôt, notre objectif s’en occupera, lui. Évidemment, ça ne se tient pas la route…"

 

Stéphanie – 27 sept. 2011

 

Oui, et heureusement que ça ne tient pas la route! Imagine si nous vivions constamment dans l'attente de la concrétisation d'un projet chéri... comme si nous mettions notre vie sur "pause"... particulièrement s'il constitue mon unique source de bonheur!

 

S'il en était ainsi, j'aurais l'impression de subir ma vie plutôt que de la vivre! L'excitation que procure la concrétisation d'un projet n'est pas négligeable, mais le mieux serait d'être en mesure d'y mettre autant de plaisir à le rêver, le construire, l'articuler, le peaufiner…

 

Je comprends qu'il faille donner une dimension plus large au bonheur pour pouvoir jouir de la vie. C'est bête de l'associer si facilement, de nos jours, à nos réussites professionnelles et à nos avoirs matériels et de s'y limiter. N'empêche que j'envie les personnes qui jouissent de la vie. Non, je n'ai pas le bonheur facile. De mon point de vue, quelques ingrédients (non essentiels diront certains, mais sûrement très aidants!) favorisent l'accès au bonheur:

 

La santé

L'amour

La paix

L'argent?

 

"L'argent ne fait pas le bonheur"..... blablabla! Je suis d'accord. L'argent SEUL ne fait pas le bonheur. Mais imagine une famille nord-américaine en 2011 sans argent, à peine capable de se préparer un repas par jour, incapable d'avoir accès à l'éducation, etc. Malgré tout l'amour que les membres de cette famille puissent se porter, comment peuvent-ils rester "alignés intérieurement" et réussir à être heureux?

 

Tu sais quoi? J'ai parfois l'impression qu'il s'agit d'une invention pour les personnes bien nanties que toutes ces histoires d'affirmations positives et d'alignement intérieur. C'est peut-être même celles qui parviennent le plus difficilement à être heureuses! Elles cherchent probablement le bonheur aux mauvais endroits...

 

Quoi qu'il en soit, c'est vrai que nos aspirations nous apportent une joie éphémère. Il faut être un "saint" pour la ressentir en permanence! Cependant, je crois que c'est ce à quoi nous devrions tous aspirer pour réellement vivre notre vie et en profiter... Ne pas attendre d'être heureux pour être heureux!

 

Personnellement, je pense savoir ce qui nuit à ma "joie de vivre"; le matériel que je possède, mais surtout celui que je ne possède pas! Le sentiment de "manque" qui m'habite chaque fois que je me compare aux autres, que je lis un magazine, que je regarde une pub à la télé. Ça empoisonne ma vie!

 

Au fond, je sais que j'ai tout ce qu'il faut pour être heureuse en permanence... du moins, je possède tous les ingrédients de ma liste. Sauf que j'en ai oublié un ESSENTIEL et TRÈS AIDANT: Vivre le moment présent! Sans lui, l'accès au bonheur est pas mal plus difficile..., voire impossible!

 

Qu'en penses-tu Beauté?

 

Chantal – 6 oct. 2011

 

Le manque, le moment présent et…

 

Tu sais quoi? Ce n'est pas pour rien que nous chroniquons sur la poutine. Ce met, c'est celui qui nous permet, un court moment, d'être ravi en faisant exploser nos papilles gustatives au contact de frites, de fromage "kouic-kouic" et d'une sauce onctueuse.

 

As-tu déjà éprouvé une sensation de manque en dégustant ce petit délice? Certainement pas… et en tous les cas, surtout pas un manque de gras! (ah!ah!)

 

Le manque c'est en effet une difficulté avec laquelle nous avons à négocier au quotidien. À cela, j'aimerais ajouter la "culpabilité". Comment vraiment déguster notre fameuse poutine si nous la digérons dans la culpabilité? Pas possible ou peut-être, mais là, c'est plutôt de "l'indigestion"! D'expérience, ma culpabilité est concoctée pas mon égo contrôleur qui veut que je m'occupe de lui et lui seul. Ainsi, il s'assure de me faire passer à côté du moment présent.

 

Mon égo en mène large tu sais. Il n'est pas méchant. Il est seulement comme un enfant gâté. Il veut tout et tout de suite. C'est lui qui gère mes désirs et ma liste "de ce que je veux" pour être VRAIMENT heureuse…

 

Il se chicane avec les autres pour avoir la "bébelle hot" du moment, il veut toujours avoir raison, il ne veut pas vieillir, il veut qu'on le regarde...il a un profond manque d'assurance! Surtout, il ne veut pas écouter ce que mon cœur dit, de peur que ce dernier lui prenne SA place.

 

À partir du moment où je l'ai "démasqué", j'ai commencé à être plus souvent dans le moment présent.

 

Encore mieux… depuis que j'ai cessé de le juger et de lui dire qu'il est indésirable, je suis encore plus souvent dans le moment présent.

 

Comment Bella, pouvons-nous être dans le moment présent alors que nous nous culpabilisons et que nous nous infligeons des pires qualificatifs ("chu" pas capable, "chu donc ben conne", c'est de ma faute, etc.)?

 

Je te lance un défi. Pourrais-tu une journée entière devenir le détective privé de ton "moment présent". Tu n'as qu'à prendre une feuille et un crayon. Prends note des stratèges de ton égo qui te poussent à te détourner du moment présent…démasque-le!

 

Quand est-il le plus actif?

Quand s'énerve-t-il?

Que veut-il?

 

Stéphanie – 26 oct. 2011

 

...Mais je dois d’abord le définir pour bien le comprendre. Voici ma réflexion.

L’ego selon Stéphanie

 

Partant du principe que l’ego signifie le moi;

Qu’il se définit, selon le Petit Larousse illustré, comme un sujet conscient et pensant

 

Dans le langage courant « populaire », l’ego semble correspondre à mon identité personnelle profonde.

 

Alors que l’ego n’est ni positif, ni négatif, l’estime de soi est teintée d’un degré plus ou moins favorable d’appréciation.

 

Certains essais ou publications sur le même thème, confondent l’ego avec l’estime de soi (appréciation ou opinion favorable face à quelqu’un ou quelque chose…).

 

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Quelques observations…

 

L’ego me pousse à vouloir le meilleur pour moi et à progresser. L’estime de soi (positif) m’aide à me faire respecter des autres, à me sentir en sécurité avec moi-même et me permet de cultiver l’assurance nécessaire à mon accomplissement personnel. Il me permet aussi de mieux accepter mes erreurs. Par le fait même, je nourris mon ego, je le construis.

 

Développer sa conscience de soi demande de reconnaître sa valeur en tant qu’être humain et donc une capacité d’introspection. Si je suis en mesure de jeter un regard positif sur ma personne, de reconnaître ma valeur, je pourrai enrichir et nourrir le sujet conscient et pensant que je suis, donc, mon identité personnelle profonde (mon ego).

 

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Les pièges…

 

Mon ego peut me pousser à faire des choix au détriment du bonheur d’autrui (égoïsme… tendance qui porte un individu à se préoccuper exclusivement de son propre plaisir et de son propre intérêt sans se soucier de ceux des autres.)

La reconnaissance des autres nourrit, certes, mon estime de moi-même et du coup, mon ego, mais forger mon estime de moi-même uniquement à partir de la reconnaissance peut sans doute mener à l’égoïsme ou l’égocentrisme… Tendance à centrer tout sur soi-même, à juger tout par rapport à soi ou à son propre intérêt.

 

Cette reconnaissance peut devenir essentielle à la survie de mon estime de moi-même…

 

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Ma conclusion…

 

…Mon ego est certainement conscient et pensant, mais il reconnaît « trop » souvent (et malheureusement) sa valeur dans le regard des autres…

 

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Commentaires
D
Quelle belle idée ce blog. je vous lirai avec intétêt les filles! Pour les suggestions de poutines...il me semble avoir entendu parler qu'il y avait un resto spécialisé "poutine" au centre ville de TR??? ça vous dis quelque chose??
Le bonheur est dans la poutine
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